06 10 37 24 41 contact@atelierneuf.fr

L’exposition « La Sécession à Vienne » présentée par la Pinacothèque de Paris, décrit admirablement bien ce tournant du XIXème et XXème siècle à Vienne. Capitale d’un empire regroupant plus de quinze nations, dirigé alors par l’empereur François-Joseph, Vienne est un centre culturel très important avec une mozaïque de langues et de traditions diverses. C’est l’époque d’un véritable « choc culurel » entre une aristocratie importante et très ancrée dans l’académisme, et une bourgeoisie plus détachée de l’action politique et cherchant à s’évader de la réalité de l’art.

gustavklimt

Gustav Klimt (ci-dessus), fils d’orfèvre viennois, intègre l’École des Arts Décoratifs de Vienne en 1878. À partir de 1880, il travaille avec son cher frère Ernst Klimt, et son style à cette époque reste très académique (cf dessins ci-dessous) dans la tradition du peintre Hans Makart. Pourtant, une œuvre monumentale et incroyable représentant la Philosophie, la Médecine (cf l’heliogravure ci-dessous) et la Jurisprudence, destiné à orner les murs de l’Université de Vienne, provoque l’incompréhension et même des accusations de la presse « de pervertir les jeunes esprits ». Jamais accrochées, ces fresques seront détruites par les nazis en 1945. Il ne reste que quelques esquisses de ce projet monumental.

photo 1     photo 2

medecineklimt

Ces événements provoqueront l’éloignement de Klimt du monde des peintres officiels de l’académisme, pour fonder en 1897, avec une vingtaine d’artistes viennois, le groupe « Sécession », accompagné de la revue Ver Sacrum (Printemps Sacré), et d’un lieu d’exposition, le Palais de la Sécession inauguré en 1897 et portant sur son fronton sa devise : « À chaque époque son art, à l’art sa liberté ».

Plus qu’un courant, la Sécession est une réflexion sur l’art. C’est en 1902, lors de la XIVème Exposition, que la Sécession viennoise décide de rendre hommage à Beethoven, en intégrant dans le cadre architectural du pavillon de la Sécession son interprétation de la Neuvième Symphonie qu’il nomme « Frise Beethoven » (détails de cette frise ci-dessous), entièrement reconstitué pour nous à la Pinacothèque !

photo 4    frisebeethovenklimt2    frisebeethovenklimt3

Puis, Klimt va concentrer toutes ses attentions sur la figure féminine : ses femmes fatales et fragiles révèlent l’angoisse de la mort et la prise en compte des recherches psychanalytiques de Freud. Klimt représentera les femmes en partie comme des objets sexuels et en partie comme des êtres suprêmes, à la fois soumises et à l’identité affirmée. Ces femmes présenteront un lien ambigu avec la modernité.

photo 4

Lorsqu’il peint « Judith », photo ci-dessous, on retrouve les effets de la joaillerie avec ce réseau de formes géométriques entremêlées, abstraites, rehaussées à la feuille d’or et d’argent. On retrouve ici les caractéristiques de ses chefs d’œuvre.

photo 5

En 1905, Klimt quitte la Sécession et devient l’un des fondateurs de l’association des artistes autrichiens, il voyage dans toute l’Europe et devient l’artiste international que l’on connaît. Egon Schiele et Oskar Kokoschka seront ses disciples amorçant la naissance de l’Expressionnisme.

bibliographie et crédits photos : pinacothèque de Paris